Préface de Jean Devoisins
Texte de Jean DEVOISINS
Conservateur du Musée Toulouse-Lautrec
Extrait de la préface du catalogue de l’exposition d’Albi en 1981
SARTHOU, ou le soleil maîtrisé
……Tout l’essentiel de l’œuvre de SARTHOU découle de cette conjonction unique d’un site, d’une mer, d’une lumière et des éléments.
«Peintre minéral » écrira André Bay au vu des rochers des Baux ; « un peintre solaire » dira Denis Milhau devant les éclatantes lumières de ses paysages marins ; «le feu au musée » s’écriera Michel Crespy frappé par les étonnants incendies qui hantèrent longuement le peintre ; « Sarthou et le démon du Sud » conclura Waldemar George, saisissant parfaitement ainsi ce qu’a de profondément méridional le talent de l’artiste.
Mais René Barotte, dans une heureuse formule, abordera le problème plus proprement esthétique en caractérisant cet art comme « une ascension vers la synthèse » rejoignant ainsi, et l’élargissant, la pensée de Sarthou lui-même qui déclarait vouloir aller toujours vers la simplification.
Car en effet, si l’art de Sarthou se situe à une place difficile à définir entre la figuration et l’abstraction, c’est que, si l’événement, le thème ou le site est à l’origine de toute sa création, l’élaboration de l’œuvre, à partir de documents explicites, se fait en atelier, au cours d’un travail dont la lenteur effective n’est jamais apparente dans la réalisation finale, toute de spontanéité et, croirait-on, d’improvisation. ….